TENIR…
Il faut reconnaitre la chance que nous avons d’être soutenus par nos instances politiques, qui multiplient les aides, les prêts, les mesures de soutiens aux entreprises des secteurs les plus touchés comme le tourisme, l’hôtellerie, la restauration et la culture.
Non essentiels , ces secteurs qui sont liés , font parties des plaisirs de la vie. Plaisir, un mot qu’on ose même plus prononcer et quel dommage. Pour autant, nous n’avons pas oublié ce qu’est le partage, la convivialité, le vivre ensemble, qui étaient banal avant le covid et qui devient une réalité, une évidence et une envie aujourd’hui. Devions-nous vivre cela pour s’en rendre compte ? Pas sûr…
Si les aides affluent, pour autant la misère s’installe dans ces secteurs. TENIR, voilà le mot d’ordre des entreprises du tourisme , de la culture de l’hôtellerie et de la restauration. Garder du cash , de la trésorerie, pour conserver l’activité, pour demain. Il y a donc un avenir après la crise de la covid ? Oui, c’était d’ailleurs prévu…
L’ordonnance du 25 Mars en est la preuve. 18 mois c’est la validité des avoirs fait aux clients qui ont mis en suspend leurs voyages et/ou qui ont accepté le report de leurs voyages. 18 mois ce sera Septembre 2021. Personne n’a rien vu, mais tout est là dans cette échéance. 18 mois et nous n’en avons affronté que 10 pour le moment…
La mesure était censée couvrir les frais des professionnels du voyage (agences comme hôtels ..) afin qu’ils ne perdent pas leur cash, leur trésorerie. Mais que va-t-il se passer si elles ne peuvent pas rembourser à l’échéance ou si les reports n’auront pas eu lieu faute de destinations à vendre ? …
Le manque de concertation des pouvoirs publiques avec les professionnels du tourisme sur des mesures incohérentes et destructrices engendre la méfiance, la défiance, le ras le bol mais aussi et surtout la crainte de la faillite et de la disparition de bons nombres d’agences et d’opérateurs.
Ajoutons à cela, une coupe drastique qui va s’opérer dans le monde du voyage avec la probable défaillance des fonds de garanties comme APST qui ne survie pas à la faillite de Thomas Cook. Le gouvernement a ordonné à l’association de faire le tri sélectif de ses adhérents… C’est très tendance le tri sélectif…. Alors on ne peut s’empêcher d’être inquiet quant aux problématiques de la garantie financière obligatoire à toutes ces entreprises.. doit-elle continuer à exister et pour qui ?
En outre, le manque de coordination, de cohésion, de cohérence des pays à l’international ne permettent pas de perspectives claires sur l’ouverture des frontières, ou les mesures sanitaires globales et similaires.
Autant de freins qui restreignent les entreprises du voyage à se projeter sereinement, sur leur business et leur foi. Même si les EDV conduit par Jean Pierre MAS , que nous remercions chaleureusment pour sa détermination et son accompagnement, nous demande de RESISTER, la vrai question c’est : Septembre 2021 qui aura TENU ?
On le sait, Il va falloir changer. Il va falloir s’adapter à de nouvelles normes, de nouvelles lois (encore..), de nouveaux schémas. Le tourisme en particulier va devenir plus responsable, plus éthique, plus solidaire. Les idées fusent autour de ce changement bien que le comment ne soit pas encore clair. De toute façon l’envie est là, nous devons modifier nos schémas, la façon dont nous voyons le tourisme de demain pour qu’il ne soit pas sectaire, pour qu’il reste accessible mais différemment, conscient de l’environnement, du savoir vivre et du savoir être de chacun.
Pour autant dans ce secteur, les agences réceptives locales, les plus petites structures de cet écosystème appliquent depuis des années ces principes de proximité locale, valorisation du territoire et du patrimoine, découvertes et expériences variées autour des traditions et de l’artisanat, et cela fonctionne très bien, surtout avec nos clients étrangers. Beaucoup de DMC étrangers le font également à plus ou moins grande échelle et selon leur environnement et leur culture. Il y a le choix et de la place pour tout le monde. Ce qui parait exceptionnel dans le tourisme dit durable ou responsable (nouveaux mots, nouvelle tendance..) devrait être une norme à elle toute seule. Nous avons oublié parfois l’essentiel de ce que représente le tourisme au-delà de l’argent (même si business is business) : la connaissance , le partage, des moments de bonheurs, des souvenirs…
Le tourisme c’est un véritable savoir-faire, une expertise, un petit monde qui représente somme toute 7,4% du PIB français. Le tourisme, d’un côté ce sont ; des agences distributrices et des tours opérateurs qui font voyager leurs clients français à l’étranger et de l’autre des agences réceptives qui reçoivent des clients étrangers en France. Même dévotion, pas les mêmes métiers, ni les mêmes responsabilités bien que les 2 restent et demeurent engagés auprès de leurs clients de la même manière.
Alors on ne peut s’empêcher d’être inquiet quant aux problématiques de la garantie financière obligatoire à toutes ces entreprises.. doit-elle continuer à exister et pour qui ?
Beaucoup de questions se posent à ces secteurs, beaucoup d’idées pour se transformer, s’inventer, renouer avec le plaisir de transmettre avec du sens et de la bienveillance.
Pour l’heure, il faut TENIR..
TENIR, le voilà ce mot d’ordre, la clé pour le renouveau. TENIR, son entreprise, ses collaborateurs, son fond de commerce…TENIR son fric, son flouse, sa monnaie, son cash, son portefeuille. TENIR ses valeurs, ses fondements, ses idées, sa voix, ses envies, sa liberté. TENIR, ses promesses, son engagement, sa foi …
TENIR et GRANDIR
Fanny Cadudal
CEO FBC SOLUTIONS & FRANCE PRIVATE TRAVELS